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    Elle se laissa tomber dans mes bras

     

     

     

    « Mais pour moi c'était... un endroit où je me sentais si bien, où je pouvais être qui je voulais sans que l'on me juge. J'ai rencontré tellement de monde là bas, Nora, Lilou, Mathieu... C'est même comme ça que j'ai été attirée pour la première fois par Pierre »

     

     

     

    Elle rit

     

     

     

    « Chaque fois que Tom et les autres nous embêtaient Lucile et moi, on attendais juste d'être à jeudi pour pouvoir y aller et tout oublier, même pour une heure ! Je me suis toujours dit que, si un jour j'avais n'importe quel problème, juste voir le prof, et jouer avec vous tous, ça suffirait à me remettre sur pied ! »

     

     

     

    Ses larmes redoublèrent d'intensité

     

     

     

    « C'était plus que des amis, c'était... une famille ! Ma deuxième famille. »

     

     

     

    Elle serra ma main avec force, malgré qu'elle tremblait

     

     

     

    « Je ne veux pas me dire que tout ça, c'est fini, que je ne sentirais plus l’excitation et le stress en moi dans les coulisses, que je ne verrais plus la lumière des projecteurs m’éblouir, le public réagir à mes phrases ou gestes, que jamais plus je ne jouerais avec vous... Je ne veux juste pas me dire que c'est fini !

     

     

     

    Elle se cacha la tête dans sa veste et continua de sangloter. Nous étions arrivées à son arrêt de bus. Avec toute la tendresse dont j'étais capable, je l'aidais à s’asseoir au sol et m'assis à ses cotés, sans lui lâcher le bras

     

     

     

    « Tu sais, ce n'est pas une question de savoir si ce sont des amis ou une famille, ni même une troupe de théâtre parce que c'est NOTRE troupe de théâtre. Plutôt que de se dire que tout est fini, dit toi qu'une autre aventure commence, dans une nouvelle compagnie, avec de nouvelles personnes, de nouveaux profs, de nouvelles façons de jouer ! »

     

     

     

    Je faisais tous les efforts du monde pour ne pas fondre en larmes encore une fois. Je devais me montrer un minimum forte et ne pas la faire repartir dans une nouvelle crise de pleurs alors qu'elle commençait à peine à se calmer !

     

     

     

    Elle se leva et désigna la route en face d'un geste du bras

     

     

     

    « J'ai envie de me placer là, au milieu de la route... et de crier au monde entier que j'ai mal, que je ne veux pas que ça se finisse, qu'on m'a enlevé une partie de moi et que j'ai mal ! C'est ça, on m'a enlevé une partie de moi ! »

     

     

     

    Elle se remit à pleurer et des larmes coulèrent rapidement sur ses joues. Je le rejoins et la serrait de nouveau dans mes bras

     

     

     

    « Rien ne t'empêche de le faire. Si tu veux pleurer, pleure. Mes mains seront toujours là pour essuyer tes larmes. Si tu veux crier, crie. Mes oreilles seront toujours là pour t'écouter. Si tu veux tomber, tombe. Mon épaule sera toujours là pour te soutenir. »

     

     

     

    Elle s'abandonna un peu plus à mon étreinte un instant avant de me repousser doucement

     

     

     

    « Non, tu ne seras plus là ! Tu vas partir dans un autre lycée et je ne jouerais plus avec toi, je le sais... »

     

     

     

    J'attrapais son bras

     

     

     

    « Bien sur qu'on rejouera ensemble idiote ! »

     

     

     

    Je la ramenais contre le mur

     

     

     

    « Je trouverais une compagnie de théâtre qui nous permettras de jouer ensemble si tu veux, on pourras acheter des pièces de théâtre et les jouer comme ça, à l'improviste, comme on sait si bien le faire. Tu joueras de nouveau et si ce n'est pas sur une vraie scène et des projecteurs qui t'éclaireront, tu brilleras de la même manière, je te le promet »

     

     

     

    Elle rit de nouveau

     

     

     

    « Quand je pense que ma mère m'avait juste proposé de m'inscrire au club en 6ème, que je l'ai fait et que, immédiatement, j'ai adoré ! Je ne pensais pas que j'aimerais autant ça ! interpréter des rôles ou simplement être moi-même ! »

     

     

     

    Elle sourit, d'un de ces sourires emplis de nostalgie et de tristesse mais débordants d'amour qu'elle sait si bien faire

     

     

     

    « J'ai connu là bas les meilleures personnes, les plus grandes émotions et vécus mes plus beaux souve... nirs... »

     

     

     

    Elle buta sur le dernier mot et des larmes recommencèrent à affluer

     

     

     

    « Je ne veux pas me dire que ces moments vont devenir des souvenirs, je veux y retourner la semaine prochaine je... Je ne sais pas comment ils font tous, Nora, Marie, Leila et les autres pour rester forts et ne pas pleurer... »

     

     

     

    Je posais sa tête sur mon épaule délicatement

     

     

     

    « Peut-être qu'elles veulent se montrer fortes mais qu'elles sont tout aussi tristes que nous. Ou peut-être qu'elles pensent déjà à leurs futurs pièces... Après, Marie et Leila, elles n'ont fait qu'une seule année, elles ne sont pas aussi attachées que nous au prof et au club. »

     

     

     

    Elle laissa passer un court silence

     

     

     

    « Alors... tu es entrain de me dire que je dois aller de l'avant sans penser au passé ? »

     

     

     

    Je levais les yeux

     

     

     

    « Oui, plus ou moins »

     

     

     

    Elle se redressa, ce qui eu comme effet de me faire baisser la tête vers elle, et me regarda dans les yeux

     

     

     

    « Tu n'as pas l'ai convaincue par ce que tu dis... »

     

     

     

    Elle avait dit cela d'une voix basse, comme si elle se parlait à elle-même mais je savais que c'était à moi qu'elle s'adressait, je la connaît bien.

     

     

     

    Je fermais les yeux et soupirais en rejetant la tête en arrière

     

     

     

    « En effet, je ne suis pas du tout convaincue mais si je te dis ce que j'ai sur le cœur, tu vas te remettre à pleurer »

     

     

     

    Comme elle ne disait rien ni ne bougeait, je risquais un coup d’œil vers elle. Elle ne m'avait pas lâchée du regard. Je soupirais encore une fois -je la connaît trop bien, si je n'avais rien dit, elle n'aurait pas abandonné- et me levais comme elle précédemment et ouvrait grand les bras.

     

     

     

    « Je ne suis pas convaincue parce que moi, je ne veux pas aller de l'avant moi, je veux retourner en arrière, refaire une année, un spectacle, un rôle ! Qu'est ce que je n'aurais pas donné pour être Bella encore 5 minutes ! Rien, j'aurais tout donné pour ces quelques minutes de bonheur en plus ! »

     

     

     

    Me tournant vers elle, je laissais mes bras retomber le long de mon corps

     

     

     

    « Mais je ne suis pas non plus convaincue par ce que TOI tu dis. L'autre jours, tu as affirmé que l'on s'entendait tous bien dans le club et qu'il n'y avait aucune rivalité. A ce moment là -Oh, pardonne moi mais- je t'ai trouvée tellement naïve ! Si tu savais comme j'aurais voulu avoir ton rôle, être Satine. Si tu savais comme je t'ai détestée pour avoir eu le rôle principal encore cette année ! Si tu savais avec quelle force j'ai pensé que tu étais égoïste à toujours répéter que « ce rôle n'est pas fait pour toi » que tu « n'arrives pas à jouer comme il faut ». Tu étais si belle, si parfaite en Satine, tu la faisait vivre d'une manière tellement éblouissante ! Comme toujours d'ailleurs. Si tu savais comme je t'aime et te déteste dans ces moments là, alors que toi, Satine, tu ne te rends pas compte de la jalousie et de l'admiration de Bella derrière toi, de cette simple danseuse que même les autres ont dépassée... »

     

     

     

    Je baissais le regard

     

     

     

    « Je n'aurais jamais la prétention de vouloir jouer un rôle principal alors qu'ils te vont si bien, je n'ai pas ton éclat mais comme j'aurais aimé être à ta place... « Tu es bien ce « diamant étincelant » dont tout le monde parle » pour reprendre les mots qui te décrivent si bien dans la pièce. »

     

     

     

    Quand je relevais les yeux vers elle, elle me regardait avec un regard d'incompréhension

     

     

     

    « Laisse tomber, oublie. »

     

     

     

    Elle me sourit doucement et hocha la tête. Elle se leva et jeta un coup d’œil à la route pour surveiller son bus. Ce dernier arrivait. Elle se saisit de son sac et fis signe au chauffeur. Le temps qu'il arrive, nous nous enlaçâmes de nouveau et je l'embrassais doucement sur la joue en lui murmurant au creux de l'oreille

     

     

     

    « Ça va aller »

     

    Elle me fit un dernier sourire et monta dans son bus. Je le regardais s'éloigner et, lorsqu'il eu tourné au coin de la rue, j'attrapais mon propre sac et rentrait chez moi. A peine avait-je commencé à marcher que mes larmes coulèrent de nouveau. Je fit le chemin en les laissant faire et, une fois arrivée dans l'entrée de mon appartement, je m'écroulais en pleurant toutes les larmes de mon corps.

     

     

     

    Texte très alternatif, le début et la fin sont vraiment nuls mais rien ne me vient à l'esprit pour le moment et je ne veux pas trop me casser la tête, j'ai pas vraiment le cœur à ça. Peut être que je le changerais, peut-être que je le supprimerais...  La plupart de ce que j'ai écrit est réel, même si j'ai rajouté quelques trucs ou en ai enlevé d'autres parce que je ne peux pas me rappeler tout ce qu'elle m'a dit non plus. Je n'attends pas de commentaires ni rien mais, si vous voulez donner votre avis, je ne vous empêche bien sur pas.


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